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Guerre Israël-Hamas : le point sur la situation pour la journée du 23 janvier

Retrouvez ici notre point de situation publié hier.
Au 109e jour de la guerre, les forces israéliennes ont annoncé avoir « encerclé » Khan Younès, ville natale de Yahya Sinouar, le chef à Gaza du mouvement islamiste Hamas, considéré comme l’architecte de l’attaque du 7 octobre.
La poursuite du conflit et son coût humain font monter la pression sur le gouvernement israélien pour qu’il négocie une nouvelle trêve avec le Hamas et prépare l’après-guerre dans la bande côtière.
Israël a annoncé, mardi 23 janvier, la mort de 24 soldats à Gaza la veille, sa plus lourde perte militaire en une journée depuis le début de son offensive terrestre dans le territoire palestinien.
Selon le porte-parole de l’armée israélienne Daniel Hagari, 21 « réservistes » sont morts dans l’effondrement de deux bâtiments qu’ils étaient en train de miner dans le sud de la bande de Gaza, après un tir de roquette contre un tank à proximité. Trois autres soldats sont, par ailleurs, morts dans un incident séparé.
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a annoncé l’ouverture d’une enquête sur ce « désastre », évoquant « l’un des jours les plus durs » depuis le déclenchement de la guerre. Le ministre de la défense, Yoav Gallant, a également qualifié ces pertes de « coup dur » pour l’armée israélienne.
Le ministère de la santé de la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas, a annoncé que « des chars israéliens tir[ai]ent de manière massive sur les étages supérieurs du bâtiment de chirurgie et le bâtiment des urgences de l’hôpital Nasser [situé dans le sud de la bande de Gaza] ». Selon le ministère du mouvement islamiste, qui précise que le transfert des malades vers l’hôpital militaire de campagne jordanien, à proximité, était rendu impossible par les bombardements, « on s’attend à des dizaines de blessés ». Interrogée par l’Agence France-Presse, l’armée israélienne n’a pas commenté dans l’immédiat ces allégations.
L’opération militaire israélienne a tué 25 490 Palestiniens, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents, depuis le 7 octobre, selon le ministère de la santé du Hamas. Ce bilan n’a pas pu être vérifié de manière indépendante.
Gaza est « menacée d’une famine imminente », l’aide alimentaire peinant à être acheminée dans le territoire palestinien à cause des combats et des obstacles mis par les autorités israéliennes, a dénoncé le Programme alimentaire mondial (PAM).
« Chaque jour qui passe, on évolue, bien sûr, vers une situation encore bien plus catastrophique », a affirmé Abeer Etefa, la porte-parole du PAM pour le Moyen-Orient lors du briefing régulier de l’ONU à Genève. « Plus d’un demi-million de personnes à Gaza sont confrontées à des niveaux d’insécurité alimentaire catastrophiques et le risque de famine augmente chaque jour, car le conflit limite la fourniture d’une aide alimentaire vitale pour les personnes dans le besoin », a souligné Mme Etefa, en visioconférence du Caire.
Dans un communiqué, le Hezbollah libanais a déclaré avoir ciblé la base de Meron dans le nord d’Israël à l’aide d’« un grand nombre de missiles » en réponse « aux récents assassinats et agressions répétées contre les civils » au Liban et en Syrie. Le Hezbollah avait déjà annoncé avoir ciblé cette base le 6 janvier, en représailles à l’élimination imputée à Israël du numéro deux du mouvement islamiste palestinien Hamas au Liban.
Ces dernières semaines, Israël a été accusé d’avoir mené plusieurs frappes ciblées contre des responsables d’Iran et de ses alliés en Syrie et au Liban, qui soutiennent le Hamas : samedi, 13 personnes, dont cinq conseillers des gardiens de la révolution iraniens, ont été tuées à Damas dans une frappe aérienne imputée à Israël, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Le 8 janvier, le Hezbollah a annoncé la mort de Wissam Tawil, décrit comme « un commandant de la force Al-Radwan » Le 2 janvier, le numéro deux du Hamas, Saleh Al-Arouri, et six autres cadres du mouvement palestinien ont été tués dans des frappes de drones, attribuées à Israël, dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah.
Brett McGurk, conseiller de Joe Biden pour le Moyen-Orient, « se trouve au Caire » mardi et fera d’autres étapes dans la région, et « l’une des choses dont il discute est le potentiel d’un nouvel accord de libération des otages, ce qui nécessiterait une pause humanitaire d’une certaine durée », a déclaré John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale. Il a qualifié les discussions de « sérieuses ».
Quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées dans l’enclave par le Hamas. Une centaine d’entre elles ont été libérée à la fin de novembre dans le cadre d’un échange contre des prisonniers palestiniens, après des négociations menées par l’intermédiaire du Qatar, et auxquelles les Etats-Unis ont activement participé. Selon Israël, 132 otages sont toujours détenus dans le territoire. Parmi eux, 28 seraient morts.
Selon le site d’information américain Axios, Israël a proposé au Hamas, par l’intermédiaire de l’Egypte et du Qatar, une pause de deux mois dans les opérations militaires à Gaza pour un échange entre des prisonniers palestiniens et tous les otages, vivants et morts.
« Le rejet clair et répété la semaine dernière de la solution à deux Etats au plus haut niveau du gouvernement israélien est inacceptable », a déclaré, mardi, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, devant le Conseil de sécurité.
Plusieurs Etats membres du Conseil ont plaidé pour une solution à deux Etats, de la Russie à la France et aux Etats-Unis, mais le gouvernement israélien refuse à une telle issue et le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, a réaffirmé la semaine dernière son opposition à une « souveraineté palestinienne ».
« Ce refus, et le déni du droit du peuple palestinien à avoir un Etat, pourrait prolonger indéfiniment un conflit qui est devenu une menace majeure pour la paix et la sécurité internationales », a ajouté M. Guterres. « Il pourrait exacerber la polarisation et encourager les extrémistes partout », prévient-il.
« Je dois dire à Israël, qui connaît l’amitié du peuple français, qu’il faut un Etat palestinien, que les violences envers le peuple palestinien, notamment celles des colons extrémistes, doivent cesser, et que le droit international s’impose à tous », a insisté, de son côté, le nouveau ministre des affaires étrangères français, Stéphane Séjourné, qui présidait la réunion.
Après une deuxième série de frappes américano-britanniques menées dans la nuit contre les rebelles yéménites, Rishi Sunak, le premier ministre britannique, a déclaré que le Royaume-Uni « n’hésitera pas à répondre encore » aux attaques des houthistes, « en légitime défense ».
Les rebelles yéménites houthistes ont averti qu’ils riposteraient aux nouvelles frappes américano-britanniques menées dans la nuit contre leurs positions au Yémen, sur fond d’escalade liée au conflit entre Israël et le Hamas palestinien. De nombreux armateurs évitent désormais ces zones-clés pour le commerce international.

Le Monde
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